La créativité est fort utile à l’orateur dans toutes les phases de l’élaboration d’un discours. La bonne nouvelle est que cette compétence s’apprend !
Un Toastmaster améliore son expression orale en préparant des discours qu’il prononce au cours des réunions de son club. Ainsi il aborde progressivement toutes les facettes de l’art oratoire, comme structurer un discours, choisir les mots appropriés ou varier la voix. Cependant, pour certains membres, trouver un sujet de discours est un obstacle infranchissable qui nuit à leur progression. Jean-Philippe, par exemple, estime qu’il “n’[a] pas d’idées intéressantes pour [ses] discours”.
LA CREATIVITE AU SERVICE DE L’ORATEUR
La créativité permet de trouver délibérément de nouvelles idées. Notamment, pour l’art de parler en public, elle est d’une aide précieuse à plusieurs étapes de la création et de l’interprétation d’un discours. Par exemple elle peut lui servir pour enrichir la dramaturgie d’une histoire, pour injecter de l’humour ou varier son style.
L’une des approches les plus efficaces pour développer la créativité est la méthode CPS (Creative Problem Solving), créée par Alex Osborn, l’un des fondateurs de l’agence de publicité BBDO. Elle suit un processus très structuré, en 8 étapes (cf. figure 1). En outre, deux respirations rythment chacune de ces étapes : la divergence avec des outils permettant de récolter une riche moisson d’idées, et la convergence pour sélectionner les plus utiles. Or le chercheur américain Kuan Tsai a ainsi montré, en compilant plusieurs études randomisées, que la technique CPS avait une très grande efficacité.
Figure 1 : Aperçu de la méthode CPS
UNE APPLICATION A LA RHETORIQUE : L’ECHELLE D’ABSTRACTION
La place manque dans ce billet pour un aperçu complet sur le CPS. Aussi nous bornerons-nous à décrire un outil divergent, l’échelle d’abstraction. Elle est particulièrement utile pour rendre concret un discours trop abstrait ou, au contraire, à oxygéner une expression trop prosaïque.
Pour cela, le bas de l’échelle (cf. figure 2) symbolise les objets concrets : par exemple une vache, une chaise, un chiffre, tandis que le haut de l’échelle représente les concepts abstraits : par exemple la liberté ou la relativité restreinte.
Figure 2 : Echelle d’abstraction
Chaque orateur possède un biais dans son expression. Ou il se situe plutôt en bas de l’échelle en submergeant son auditoire sous un déluge de chiffres sans en fournir l’interprétation. Ou il est plutôt en haut de l’échelle en manipulant, par exemple, une théorie sans en évoquer l’application pratique. Pour améliorer son discours, l’orateur monte ou descend sur l’échelle de l’abstraction :
- D’un côté, monter l’échelle rendra le problème plus abstrait et plus général. Pour cela, l’orateur se pose des questions de type “Pourquoi ?”, telles que “De quoi ce dont on parle est-il l’exemple ?” ou “Quelle est la vue globale ?” ou encore “Quels sont les modèles et les relations, les tendances, les enseignements, les inférences, les principes et directives, les idéaux… ?”
- De l’autre, descendre l’échelle donnera du concret à l’expression. A cette fin, l’orateur se pose des questions de type “Comment ?”, comme “Comment faire pour mettre en application?”, ou “Quels sont les exemples ?”. Il répond à ces questions en donnant un exemple, en racontant des histoires et des anecdotes ou en fournissant des statistiques.
EN CONCLUSION
La méthode CPS met à la disposition des orateurs de nombreux outils de créativité pour améliorer leurs discours. Voulez-vous assister à une de nos séances pour observer comment nos membres les utilisent dans leur prise de parole ? Suivez le guide!