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Les enseignements des grands orateurs de l’Histoire: Cicéron

Pour Cicéron, l’immense orateur latin, l’éloquence fut le moyen d’accéder aux plus hautes fonctions de la République romaine

Jusqu’à quand, Catilina, abuseras-tu de notre patience ? » Dans l’enceinte du Sénat romain, ces mots de Cicéron résonnent comme un glas. Ils convaincront les sénateurs romains de mettre fin aux conjurations de Catilina.

Dans cet article, nous poursuivons avec Cicéron, l’un des hommes politiques les plus célèbres de l’Antiquité, la série des portraits de grands orateurs de l’Histoire. Son éloquence réputée lui aura permis de s’extraire de sa condition relativement modeste. Et aussi de défendre la République romaine contre les coups de ses adversaires.

PREMIÈRES ARMES

Cicéron naît dans une famille de la petite bourgeoisie latine . C’est pourquoi l’aristocratie romaine niera sa légitimité pour embrasser une carrière politique d’envergure. Quelques mois d’un service militaire déplaisant le dégoûtent du métier des armes. Par là, il se démarque de son contemporain Jules César dont plusieurs membres de la famille étaient déjà d’éminents praticiens et qui se couvrit de gloire dans ses campagnes militaires.

Dans sa jeunesse, Cicéron étudie le droit, la philosophie et la rhétorique. Un de ces maîtres, Philon de Larsa, lui enseigne, dans la tradition des penseurs grecs, que c’est en opposant les points de vue que surgit la vérité. Il commence alors une carrière d’avocat. Son éloquence lui fait gagner des procès rendant ainsi ses clients redevables pour se constituer un solide réseau d’influence.

Le fait d’arme qui le rend célèbre est le procès contre Verrès. Ancien propréteur de Sicile, ce dernier a trempé dans des affaires de corruption et de pillage d’œuvres d’art. La plaidoirie de Cicéron est si brillante que son adversaire, que défend pourtant le plus grand orateur de l’époque, s’enfuit à Marseille pour échapper à une condamnation certaine.

L’HOMME POLITIQUE

A 30 ans, l’âge minimum légal, il entame le “cursus honorum”, pour accéder aux plus importantes magistratures publiques. D’abord questeur, puis édile, il devient consul, le poste le plus élevé dans la République romaine. Il est le premier “homo novus” (homme nouveau, c’est-à-dire n’ayant aucun magistrat dans sa famille) à exercer cette charge. Ce parcours politique brillant n’a bénéficié d’aucun autre appui que son prestige d’avocat et d’orateur. L’éloquence a constitué, en quelque sorte, son “ascenseur social”.

Cicéron était-il cet orateur pompeux décrié par Montaigne qui disait de lui : “[sa] pratique oratoire …, c’est l’art de faire des grands souliers pour un petit pied”? Au contraire, son apport à l’art rhétorique est, néanmoins, immense.

LE THÉORICIEN DE L’ÉLOQUENCE

Pour la postérité, Cicéron est d’abord un théoricien dont les traités d’éloquence ont traversé les époques jusqu’à nous. Comme le De Inventione, sur la composition de l’argumentation, ou le De Oratore, sur l’art oratoire en général. Il a ainsi défini les conditions pour que l’homme de parole, mêlant habileté politique et rhétorique, inspire le gouvernement de la cité.

Pour lui, un grand orateur doit occuper une place de premier plan dans cette cité, plus éminente que les militaires. Sa devise était d’ailleurs “Que les armes le cèdent à la toge”. A cette fin, le (bon) discours a trois fonctions complémentaires: instruire en prouvant ce qu’on affirme, plaire pour se concilier la bienveillance de l’auditoire et émouvoir pour éveiller les émotions utiles à la cause.

Il a, en particulier, codifié l’“inventio”, ce moment, dans l’élaboration d’un discours, où l’orateur recherche les idées pour chacune des parties de sa prise de parole que sont l’exorde, la narration, la division, la confirmation, la réfutation et la conclusion. Par exemple, l’exorde, dont dépend le succès de tout le discours, doit, selon Cicéron, capter l’attention des auditeurs sur le sujet présenté, concilier leur bienveillance et montrer que l’intérêt du public rejoint celui de l’orateur.

ENCORE D’ACTUALITÉ DE NOS JOURS

De tels objectifs sont ceux de l’introduction d’un discours moderne bien structuré, telle qu’on l’enseigne chez Toastmasters. A cet égard, Cicéron peut être considéré comme l’inventeur du concept de convenance, cette capacité de l’orateur à adapter son discours aux circonstances, car, pour lui, le bon rhéteur ne doit pas s’adresser à tout le monde de la même façon.

Cicéron fut aussi un praticien, qui prononça 150 discours marquants en 40 ans de carrière. Chez Toastmasters, il aurait pu donc être 4 fois DTM1DTM : Distinguished Toastmaster. C’est le plus haut niveau atteint par un adhérent. ! Avec ses élèves, il se livrait à des exercices oratoires sur des thèmes d’actualité, sans doute proches des Table Topics™ de Toastmasters.

POUR ALLER PLUS LOIN

Cicéron représente donc la quintessence de l’éloquence latine. Son expertise lui a permis de gravir un à un les échelons de la République romaine. Malheureusement, les armes ont eu raison de lui puisqu’il mourut assassiné à l’âge de 63 ans, sur ordre de son ultime ennemi, Marc-Antoine.

Il n’en reste pas moins que sa gloire d’orateur a traversé les siècles. Voulez-vous rencontrer les Cicérons de demain? Venez donc assister à une réunion Toastmasters. C’est ici.

 

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